Histoire

Un peu d’histoire

        Nous sommes en 1915, il y a tout juste 100 ans. La commune de Metzeral – dans la haute vallée de la Fecht - est libérée le 21 Juin 1915 par le général De Pouydraguin qui souhaite poursuivre son avancée vers Colmar par la vallée de Munster.

        Le général Joffre, chef de l’état-major français refuse, préférant, contre toute logique, une attaque sur Colmar en passant par les hauteurs et plus précisément par le massif du Linge.

Photo : Elyse Moreigne

        Aucun rôle stratégique ne peut être reconnu à cet éperon rocheux qui se dresse à presque 1 000 m d’altitude entre les vallées de Munster et d’Orbey. La crête du Linge est éloignée des cols et des routes qui permettaient la traversée du massif vosgien. Elle n’offre aucune vue plongeante sur les vallées ni aucune vue étendue ( au contraire du Hartmannswillerkopf qui était un observatoire de premier ordre ). Le terrain est très difficile, pentu et rocheux et les Allemands ( n’oublions pas que l’Alsace est allemande depuis la fin du conflit de 1870 ) ont fortifié la ligne Linge-Schratzmaennele - Barrenkopf- Kleinkopf dans ses moindres recoins , laissant de très nombreux vestiges.

        La bataille du Linge, caractérisée par de nombreux assauts, très meurtriers, de part et d’autre dure du 20 Juillet au 16 Octobre 1915. Petites conquêtes de terrains et replis se succèdent, dans des conditions effroyables, au rythme des attaques et contre-attaques, mais jamais l’armée française ne parvint à déborder durablement les défenses allemandes et à descendre vers la plaine et Colmar.



        A partir du 16 Octobre 1915 le temps des grandes offensives est passé au Linge, le commandement français mettant ces batailles de montagne en sommeil au « profit » de l’engagement à Verdun puis dans la Somme. Le front se fige pour plusieurs années, chaque camp organise ses positions de défense et continue de harceler l’ennemi jusqu’à l’armistice.



        Inopérante en raison de l’absence d’effet de surprise et intervenant sur des positions magistralement fortifiées par les Allemands, l’opération décidée par Joffre est un fiasco complet. La bataille du Linge – qui mérite comme d’autres champs de bataille de la 1ère guerre mondiale  le titre de champ de bataille de l’absurde – aura coûté la vie à 10 000 soldats français et à 7 000 soldats allemands. Inutilement...

Gérard Schweiss

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